vendredi 5 mars 2010

La fille du trottoir d'en face



Elle s'est oubliée sur la grande allée.
Cette fille là n'est pas.
Elle va et vient, devine, revient.
Là où seuls les vagabonds sont acceptés.

Les va-et-vient sont interrompus
On se dit oui, on se dit non, et oui et non,
puis seulement non.

Les vagabondages repartent de plus belles.

Un non tardif presque inaudible.
Un oui, non réfléchi étouffé dans le vacarme qu'elle propage.
Son vacarme silencieux.

Quelquefois elle peut le palper.
Pression au fond de la gorge, le cri monte
Le silence pesant.
Le soulagement lui non plus n'est pas.

Personne ne lui a indiqué l'adresse de l'Ecole de l'Extériorisation
Personne non plus ne lui a montrer comment s'en aller.
Pensées tiraillées.
Elle n'est pas une nomade du sentiment
Les hommes bleus non plus,
mais eux savent quitter ce que leurs yeux aiment tant regarder.

Les petites voies du tapages sont arrivées.
Brouhaha assourdissant.
Peur sans sursaut, latente.
Actes et scènes inattendues de charognards aveuglés.
Immobilisme et passivité environnantes.
Je reste moi même figée, incapable, faible.

J'admire avec dégoût leur passivité alors même que je suis eux.

MILLOU 2009
écriture automatique

Francesca Woodman

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